2O ans d'ateliers (1994 - 2013)
Bernard Semerjian*
Depuis 1985, l’éducation à l’image est devenue une des missions affirmée de l’Education Nationale. Différents dispositifs ont été mis en place pour aider les professeurs à atteindre cet objectif. Parmi ceux-ci : l’atelier artistique.
L’implication du ministère de la Culture permet de financer l’intervention d’un professionnel de l’audiovisuel. Avec lui, le professeur peut proposer aux élèves volontaires du collège un parcours qui privilégie la pratique sans négliger les apports théoriques et culturels et qui débouche toujours sur la réalisation d’un film.
En 1993, j’ai rencontré Xavier Pajot et, ensemble, nous avons ouvert notre premier atelier. Depuis, notre collaboration n’a pas cessé.
Durant 20 ans, l’atelier m’a permis de vivre une expérience pédagogique qui me paraît idéale. Nous avons du temps pour entreprendre un travail rigoureux et approfondi, le nombre d’élèves n’est pas excessif. L’association d’un professionnel de l’audiovisuel et d’un professeur nous permet d’amener les élèves à apprendre autrement, apprendre en créant. Nous pouvons alterner théorie et pratique, moments où l’on apporte des connaissances et moments où l’élève apprend en faisant. Nous pouvons réellement ouvrir l’enseignement sur le monde de la création.
Tout au long de ces années, j’ai tenté de résoudre ce paradoxe : guider les élèves et, en même temps, faire en sorte qu’ils soient libres et véritablement auteurs de leurs créations. Aujourd’hui, je me rends compte que si je leur ai apporté quelque chose, ils m’ont apporté beaucoup.
Au cours de ces années, nous avons créé 36 courts métrages qui témoignent de la diversité et de la richesse du travail accompli.
Il est difficile d’évaluer l’effet de l’atelier sur les participants. Il y a bien quelques élèves qui ont fait carrière dans l’audiovisuel, mais ce n’est pas le but de l’atelier ; en revanche, ce qui est sûr, c’est que les élèves qui ont participé à l’atelier ne regardent plus les images de la même façon. Ayant eux-mêmes fabriqué des images, ils voient et apprécient les films et émissions de télévision avec des yeux de connaisseurs, leur regard est devenu critique. Et ça, c’est vraiment l’un des objectifs de l’atelier. Un autre signe qui ne trompe pas : nombreux sont les anciens de l’atelier qui continuent à faire des films par eux-mêmes, qui reviennent aider les plus jeunes ou qui nous composent des musiques pour nos nouvelles créations.
On comprend qu’il était difficile de multiplier les ateliers pour que tous les élèves de tous les collèges puissent en bénéficier. Non seulement leur nombre n’a pas augmenté, mais il a fallu faire preuve d’opiniâtreté pour maintenir si longtemps notre atelier à Nay. Nous avons résisté et il faut remercier le Conseil Général d’avoir pris le relais pour financer l’intervention de Xavier quand la DRAC s’est désengagée.
Au bout de ces 20 ans d’atelier, l’heure de la retraite a sonné pour moi, mais une collègue a pris le relais, je continue à l’épauler et j’espère que nous pourrons encore avec Xavier guider nos jeunes élèves sur les chemins passionnants de la création.
*professeur de lettres, ancien responsable de l'atelier cinéma audiovisuel du collège Henri IV de Nay
professeur relais cinéma audiovisuel pour les Pyrénées-Atlantiques de 1998 à 2012
Depuis 1985, l’éducation à l’image est devenue une des missions affirmée de l’Education Nationale. Différents dispositifs ont été mis en place pour aider les professeurs à atteindre cet objectif. Parmi ceux-ci : l’atelier artistique.
L’implication du ministère de la Culture permet de financer l’intervention d’un professionnel de l’audiovisuel. Avec lui, le professeur peut proposer aux élèves volontaires du collège un parcours qui privilégie la pratique sans négliger les apports théoriques et culturels et qui débouche toujours sur la réalisation d’un film.
En 1993, j’ai rencontré Xavier Pajot et, ensemble, nous avons ouvert notre premier atelier. Depuis, notre collaboration n’a pas cessé.
Durant 20 ans, l’atelier m’a permis de vivre une expérience pédagogique qui me paraît idéale. Nous avons du temps pour entreprendre un travail rigoureux et approfondi, le nombre d’élèves n’est pas excessif. L’association d’un professionnel de l’audiovisuel et d’un professeur nous permet d’amener les élèves à apprendre autrement, apprendre en créant. Nous pouvons alterner théorie et pratique, moments où l’on apporte des connaissances et moments où l’élève apprend en faisant. Nous pouvons réellement ouvrir l’enseignement sur le monde de la création.
Tout au long de ces années, j’ai tenté de résoudre ce paradoxe : guider les élèves et, en même temps, faire en sorte qu’ils soient libres et véritablement auteurs de leurs créations. Aujourd’hui, je me rends compte que si je leur ai apporté quelque chose, ils m’ont apporté beaucoup.
Au cours de ces années, nous avons créé 36 courts métrages qui témoignent de la diversité et de la richesse du travail accompli.
Il est difficile d’évaluer l’effet de l’atelier sur les participants. Il y a bien quelques élèves qui ont fait carrière dans l’audiovisuel, mais ce n’est pas le but de l’atelier ; en revanche, ce qui est sûr, c’est que les élèves qui ont participé à l’atelier ne regardent plus les images de la même façon. Ayant eux-mêmes fabriqué des images, ils voient et apprécient les films et émissions de télévision avec des yeux de connaisseurs, leur regard est devenu critique. Et ça, c’est vraiment l’un des objectifs de l’atelier. Un autre signe qui ne trompe pas : nombreux sont les anciens de l’atelier qui continuent à faire des films par eux-mêmes, qui reviennent aider les plus jeunes ou qui nous composent des musiques pour nos nouvelles créations.
On comprend qu’il était difficile de multiplier les ateliers pour que tous les élèves de tous les collèges puissent en bénéficier. Non seulement leur nombre n’a pas augmenté, mais il a fallu faire preuve d’opiniâtreté pour maintenir si longtemps notre atelier à Nay. Nous avons résisté et il faut remercier le Conseil Général d’avoir pris le relais pour financer l’intervention de Xavier quand la DRAC s’est désengagée.
Au bout de ces 20 ans d’atelier, l’heure de la retraite a sonné pour moi, mais une collègue a pris le relais, je continue à l’épauler et j’espère que nous pourrons encore avec Xavier guider nos jeunes élèves sur les chemins passionnants de la création.
*professeur de lettres, ancien responsable de l'atelier cinéma audiovisuel du collège Henri IV de Nay
professeur relais cinéma audiovisuel pour les Pyrénées-Atlantiques de 1998 à 2012